Etcheverry, le plus bigourdan des Basques du pays
Michel Etcheverry nous a parlé de son amour pour la Bigorre symbolisé dans son nouvel album par le titre « Bergers d’Aure ».
À 72 ans, la voix du Pays basque, Michel Etcheverry, présente son 28e album et nous parle de son amour et de ses souvenirs de la Bigorre.
14 titres en basque, français et espagnol : le dernier opus de Michel Etcheverry, intitulé « Gure Lurra », élargit davantage encore l’horizon culturel de l’une des plus belles voix du Pays basque qui a débuté à l’âge de 10 ans, en chantant l’hymne de la pelote basque à la fête de la terre au fronton de Tardets. Cet ancien employé de banque quatre fois champion de France pelote basque en 1975, a arrêté sa double carrière pour se consacrer entièrement à la chanson à partir de 1986.
Pourquoi êtes-vous si attaché à la Bigorre ?
Je trouve que la Bigorre, ses montagnes, ses vallées sont magnifiques. Je l’ai dans le cœur. J’apprécie sa convivialité. Je ne compte plus les endroits où j’ai chanté : Tarbes bien sûr, Lourdes pour les pèlerinages, notamment quand François Abadie était maire. Le rugby m’a beaucoup apporté du temps des anciens présidents de la Fédération française Albert Ferrasse qui m’a fait chantre du rugby et qui m’invitait souvent dans sa maison de Cadéac, et de Bernard Lapasset aussi. Mon titre « Pyrénées si belles » montre mon attachement profond à la Bigorre.
Votre nouvel album lui fait d’ailleurs une place ?
Oui, je fais un petit clin d’œil à la Bigorre avec « Bergers d’Aure ». C’est une vallée et un pays que j’aime beaucoup. Le dernier gala que j’ai fait c’est d’ailleurs à la foire aux traditions à Loudenvielle en 2020, à l’invitation de Michel Pélieu.
Vous êtes un peu le Johnny Halliday du pays Basque ?
Je ne le dirai pas comme cela mais dans le passé j’ai fait jusqu’à 120 ou 130 dates par an, des tournées en Californie et en Argentine pour la fête de la diaspora basque où, il faut le rappeler, un nom sur dix est d’origine basque. L’an passé, mon record de participation (32) à la fête du vin à Madiran le 15 août devait être battu, mais elle a été reportée en 2021. J’ai chanté jusqu’à trois fois dans la journée le matin à la messe des vignerons, l’après-midi pour le banquet public sur la place royale, et le soir à Laruns. À Loudenvielle, j’ai fait des concerts jusqu’à 10 000 personnes, avec un orchestre au complet de cinq musiciens. J’ai la chance d’avoir une voix naturelle qui tient le coup. Je ne l’entretiens pas spécialement. Certes, je ne fume pas mais je suis un épicurien.
La scène vous manque-elle ?
J’en suis malade. Heureusement que j’ai enregistré cet album pour me fixer un but. Cela a duré presque un an car à cause du Covid les musiciens basques espagnols ne pouvaient pas se déplacer. Nous l’avons finalisé peu avant Noël et nous allons le relancer en avril. Mais les premiers échos sont formidables.
Une chanson qui vous tient spécialement à cœur ?
Oui, « L’amitié », la chanson de l’amicale du tournoi des Six Nations qui organise le tournoi Saint-Exupéry « 5 000 cadets pour 2023 ». Avec Hervé de Saint-Exupéry, le petit-neveu d’Antoine, je suis le parrain de cette compétition dont les phases finales auront lieu à l’occasion de la coupe du monde de rugby en France.
Le nouvel album peut se commander sur www.agorila.com
Cyrille Marqué
photo, mise en ligne :jcm